Cette exposition présente les propositions des trois équipes d’urbanistes dans le cadre du marché de définition lancé pour le Projet Reims 2020.
Après études et échanges avec les habitants et les acteurs économiques et sociaux, le projet pour l’avenir du territoire sera élaboré à partir de ces trois propositions.

Exposition des 3 projets visible au centre des Congrès de Reims

Projet Panerai  Projet Fortier  Projet Devillers  Le mot de reims champagne actu.com

Ville jardin et trame paysagère

Proposition de l’équipe Philippe Panerai



Reims 2020-2050

« Reims 2020-2050, une stratégie de l’attractivité propose des actions à court terme, 2020, premiers jalons d’un projet qui améliore durablement la vie urbaine à l’horizon 2050. Afin d’anticiper les mutations profondes qui vont toucher la ville et son économie en associant croissance démographique et développement économique et social. Le G10, métropole discontinue est la première échelle de réflexion pour constituer une ville de niveau européen, capable de développer des fonctions métropolitaines et d’atteindre la taille critique permettant un rayonnement international. Reims Ville-jardin est la seconde échelle. Elle engage une économie de territoire et une nouvelle relation ville/campagne, caractéristique de la ville durable du XXIe siècle. Elle s’appuie sur les savoirs-faire du champagne et du luxe pour réintroduire l’industrie à Reims et développer son attractivité. La troisième échelle est celle de la vie quotidienne s’appuie sur les qualités paysagères de la ville, le sillon de la Vesle et du canal, le patrimoine historique, le maillage des places et des centres de quartier reliés par un réseau de mobilité combinant transports publics et modes doux. »

Un réseau métropolitain à l’échelle européenne
Pour élaborer sa stratégie globale à l’échéance 2020-2050, Reims Métropole devra penser son avenir à différentes échelles, de la plus petite à la plus grande, et dans tous ses aspects. Cette agglomération est aujourd’hui un « archipel » qui rassemble plus de 750 000 habitants,la question est de tout rassembler dans une métropole discontinue.
La configuration du G10 est particulièrement intéressante, car elle permet d’envisager un dispositif dans lequel les villes coopèrent dans certains domaines et sont en émulation positive dans certains autres.

Un modèle de développement à inventer
L’agglomération à créer serait de dimension moyenne et proposerait ainsi un modèle pertinent de développement, à la fois environnemental, économique, social, territorial et culturel, avec tous les atouts pour concrétiser les enjeux de la ville durable.
Le projet propose de créer une métropole européenne dans laquelle certaines « îles » seront plus vastes ou plus peuplées que d’autres et qui évitera la domination de la ville sur la campagne.

Des déplacements rééquilibrés et plus efficaces
Les réseaux routier et ferroviaire desservent aujourd’hui les villes du G10 dans une configuration en étoile, et sont davantage complémentaires que concurrents.
Le développement du réseau de transports collectifs existant – notamment le TER – permettra de limiter la croissance de l’usage de la voiture. Les liaisons TER devraient être renforcées, avec une augmentation des fréquences et la mise en place d’un cadencement.
Des solutions pour un réseau plus efficace et un maillage amélioré à l’échelle métropolitaine :
– la mise en place de bus rapides et le développement organisé du covoiturage ;
– un dispositif de correspondance rapide autour des pôles importants ;
– un accès facilité aux modes doux, notamment le vélo ; – une harmonisation et une transparence plus grande de la billettique et de la tarification de l’ensemble des réseaux de transports (SNCF, TER, bus, tramway, parcs relais).

Soutenir l’attractivité démographique de Reims et du G10
L’objectif de redynamiser la ville de Reims devrait inciter à rééquilibrer assez clairement la démographie en sa faveur au sein du G10, en adaptant l’offre de logements à ces objectifs pour rendre la métropole plus attractive.
Nous proposons de jouer simultanément sur deux échelles : une part plus importante de Reims Métropole dans le G10, et une part plus importante des noyaux urbains hors Reims-ville afin de limiter l’étalement urbain.
La part de la population de Reims Métropole dans le G10 passerait ainsi de 36 à 39 %, tandis que celle de Reims ville dans Reims Métropole passerait de 87 à 78 %.

Accroître l’attractivité de la métropole Vers un réseau culturel métropolitain
Le G10 dispose d’atouts considérables en matière culturelle, que ce soit au niveau du patrimoine historique, des équipements ou du dynamisme du spectacle vivant. Tous ces éléments pourraient être mis en relation de manière à créer une offre à la hauteur de l’ambition du projet pour la métropole.

Vers un réseau universitaire métropolitain
Reims attire déjà un nombre important d’étudiants du territoire du G10. Cependant, l’offre universitaire métropolitaine doit s’accroître pour faire monter en puissance la place de l’enseignement supérieur à Reims et à l’échelle du G10. L’objectif complémentaire est de maximiser les ouvertures pour les étudiants du G10 et de rendre l’université plus attractive pour les étudiants au niveau national et européen.

Reims ville jardin :
renouveler la relation ville-campagne

L’agglomération rémoise offre de nombreux espaces de verdure, souvent délaissés.
Ainsi, de belles promenades pourraient être offertes s’il était possible de traverser un secteur de jardins familiaux, de découvrir une vigne ou un parc derrière un haut mur, ou encore de longer la Vesle sans le vacarme assourdissant des infrastructures.
Et pourquoi ne pas prolonger ces promenades dans la campagne, pour réconcilier la ville et son territoire ?

Le jardinage : une histoire à continuer
Héritage du passé et lieux vivants de sociabilité, les jardins familiaux devraient faire l’objet d’une action de développement et de valorisation. Les jardins pourraient participer davantage à la ville en s’ouvrant visuellement et physiquement.

Des cités jardins aux éco-quartiers
Reims a connu nombre d’expériences urbaines heureuses. Des cités ouvrières des maisons de champagne, aux cités jardins de la première reconstruction, aux cités jardinées et aux parcs habités des années 50 à 70, aux quartiers paysagers de la fin du XXe siècle, aux éco-quartiers actuels, autant d’illustrations souvent brillantes de l’évolution de la pensée urbaine, des modes de construction du bâti, et du rôle que doit tenir la nature en ville.
Pour autant, tout en veillant à ce qu’ils gardent leur personnalité, il faut éviter que ces quartiers se trouvent enclavés, et travailler autant sur leurs relations entre eux que sur leurs évolutions propres.

Mettre en réseau les espaces naturels
Les nombreux espaces naturels de Reims s’ignorent presque toujours.
Leur usage et leur présence sera renforcée par la création de continuités physiques pour les piétons et les cyclistes.
Cette mise en réseau devrait être complétée par le réaménagement des boulevards plantés afin de compléter ce maillage vert.

Les nouvelles limites : la question des extensions
Il est nécessaire de repenser durablement les limites de la ville avec sa campagne : en élargissant le centre-ville jusqu’aux faubourgs et en le densifiant légèrement, on peut rompre avec la logique d’extension qui prévalait jusqu’ici, en s’appuyant sur un renforcement des transports et le développement de polarités nouvelles ou historiques dans toute la ville.
De même, les « fronts de terre », lieux de contact entre la ville et la campagne, vont créer une vision nouvelle de la relation entre Reims et sa campagne, afin de préparer d’éventuelles extensions futures.

Université, recherche, innovation
L’université de Reims-Champagne-Ardenne, riche de compétences déjà recherchées, peut s’affirmer comme un pôle universitaire majeur, porteur d’innovation et d’activité dans des domaines d’excellence. Autour du champagne, appuyée sur son potentiel de recherche, Reims Métropole peut devenir une capitale européenne du luxe.

Une dynamique créatrice d’activité

Reims, ville des techniques, ville universitaire
Reims a hérité d’un patrimoine industriel et technique qui rencontre la demande actuelle en matière de technologie. Reims a ici une carte à jouer pour attirer entreprises et investisseurs en profitant de la qualité de desserte qui caractérise l’agglomération. La ville universitaire apparaît comme le complément indispensable de cette ville des techniques. L’augmentation de l’attractivité de la ville et le développement économique supposent un renforcement de la recherche (publique et privée, l’une appuyant l’autre) et une affirmation du caractère universitaire.
Le regroupement de l’Université sur le site Croix-Rouge facilitera ce projet ambitieux. Parallèlement, le développement d’autres types de formation : Sciences-Po et Reims Management School, voire une école du vin et le développement des arts graphiques et du design, la recherche sur les agro-ressources… renforceront l’attractivité universitaire de Reims Métropole.

La Cité du luxe : l’identité de la métropole comme atout
Vitrine privilégiée de l’identité et des savoirs-faire attachés à l’industrie du champagne, la Cité du luxe serait un lieu dédié à la recherche, à la formation, la culture et au tourisme.
Elle renforcerait le tissu de formation supérieure rémois (le Commerce International à l’ESC Reims) avec de nouvelles filières (artisanales liées au champagne et Design culinaire à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design…).
Elle relancerait la fabrication industrielle (de la verrerie de luxe à la chimie du parfum) tout en créant des emplois diversifiés.
A la porte du Parc des expositions, elle sera un moteur pour le tourisme d’affaires.

Réunifier la ville
Avec l’ouverture en 2011 de l’A4 au sud de Reims, une part importante du trafic routier va se reporter sur ce nouvel itinéraire. Une nouvelle approche, plus équilibrée, de la partie urbaine de l’autoroute sera alors possible.

Vers une reconquête progressive de l’autoroute urbaine
Une démarche à réaliser en plusieurs étapes…
Avec trois enjeux : réduire progressivement la circulation automobile et ses nuisances visuelles et sonores dans le centre ville, redonner aux habitants la jouissance d’un site magnifique le long du canal et de la Vesle, aménager à terme une voie urbaine paysagée.
En quelques années, l’A4 peut évoluer et devenir un boulevard urbain sur 2 x 2 voies, la vitesse étant alors limitée à 50km/h sur la section centrale. Pour réunifier la ville de part et d’autres du canal, il faut à la fois reconquérir cette section de l’A4 et pacifier la circulation sur le boulevard Paul Doumer.

Une nécessité : répondre à la demande de mobilité
A terme, pour éviter un report de circulation important sur d’autres axes, il faut que les usagers actuels de l’autoroute puissent se déplacer à l’intérieur de l’agglomération, grâce à d’autres modes de transport.
Premier atout : l’arrivée du tramway. Il faut aussi développer fortement les modes de transport doux, notamment le long du boulevard urbain qui remplacera à terme l’autoroute, grâce à la suppression de deux voies de circulation.


Plan du centre ville. Quarante cinq lieux d'action sur l'espace public ont été identifiés pour élargir et redynamiser le centre ville éxigü. Un maillage de place en place, qui priviligie le piéton et associe, lorsque cela est possible la construction d'un équipement, de services ou de logements.

De place en place :
élargir et renforcer le centre ville
Le centre actuel – soit le coeur historique de Reims –, n’est pas à l’échelle du rôle que la métropole entend jouer à l’horizon 2020. Il faut donc en faire un lieu plus attractif pour tous. Cela suppose de soutenir le commerce de proximité et d’améliorer le maillage des transports dans l’ensemble de l’agglomération afin que chacun puisse s’y rendre facilement.
Il faut aussi donner toute sa valeur au centre ville avec un programme de requalification des espaces publics. 45 lieux du centre élargi ont été repérés pour mener des actions d’embellissement, certaines possibles dès 2010, d’autres à réaliser dans le long terme.

Faire de la place de la République un lieu plus accessible et agréable
Porte d’entrée Nord de la ville ancienne, la place de la République est un lieu où il est acceptable que bus et voitures se pressent à certaines heures, mais à condition de redonner leur place aux piétons et aux cyclistes. Il est proposé de simplifier le schéma de circulation automobile autour des allées du Boulingrin, de distinguer davantage le carrefour en lui-même et la place du Boulingrin, et d’élargir le terre-plein central afin de réintégrer la porte de Mars. La place sera embellie et intégrée à une nouvelle promenade plantée.

Préserver et mettre en valeur l’Office de tourisme
Le manque de place de l’Office du tourisme et l’attachement des Rémois au bâtiment actuel, vestige de la destruction de 1914, peut trouver une solution à travers des dispositions simples : conserver la « ruine » et la placer à l’intérieur d’une vaste boîte vitrée qui permettra à la fois de protéger cet édifice fragile, d’augmenter l’espace de travail et de réception, d’accroître le confort. On doublerait ainsi sa surface en le rendant plus visible et plus accessible.

Autour de Saint-Rémi
La basilique Saint Rémi flotte dans un vaste espace vide aujourd’hui peu attrayant. Revaloriser la basilique suppose de retrouver une échelle de centre médiéval, avec une redéfinition des places et de leurs fonctions.
En particulier, la création d’une maison de la vie étudiante qui refermerait le parvis serait à la fois un moyen de lui redonner les dimensions d’un centre ancien, et d’accueillir des étudiants dans le centre-ville et de redynamiser le quartier Saint-Rémi.

Construire la ville durable
Le projet de ville durable doit répondre aux défis majeurs de notre époque : économique, environnemental et social. Il est essentiel d’ajouter à ces trois piliers une dimensionculturelle, en prenant le sens culture au sens large : politique culturelle dynamique, mise en valeur du patrimoine, encouragement des échanges culturels…
Combinant court terme et long terme, cette approche doit se faire à toutes les échelles de la métropole, de la plus grande (le G10) à la plus petite (les quartiers et les centralités).

Comment requalifier les zones d’activités ?
Il est devenu nécessaire de limiter l’extension urbaine. Il faut donc imaginer les moyens de redensifier et requalifier les espaces déjà occupés. Les zones d’activités sont à cet égard des espaces très intéressants, et jusqu’ici peu valorisés.
Il faut y intégrer progressivement une mixité fonctionnelle, en y installant des infrastructures et des services, en améliorant la desserte par les transports en commun, mais aussi en intégrant une large part de verdure à ces terrains.
A terme, si les nuisances sont faibles, on peut imaginer d’y mêler activités et logements.

Equipe de Philippe Panerai
Urbanisme, architecture
Panerai & associés mandataire
Philippe Panerai
Shahinda Lane
Julie Colin
Martine Eterradossi
Nicolas Simon
René Schmidt
Vincent Héritier

Paysage
Agence L’Anton & Associés
Jean-Marc L’Anton
Hélène Felix

Développement économique
Acadie
Philippe Estebe
Sonia Derzypolski
Déplacements Altermodal – Inddigo
Guillemette Pinaroli
Pablo Carreras

Développement durable
Inddigo
Bernard Allagnat
Maxime Caucheteux
Marie-Laure Hairie

Sécurité / sûreté
Icade Suretis
Philippe Roux
Nadine Sowinski

Economie du projet
J.P. Tohier & associés
Didier Gaudinet