Lundi 17 mars 2008

Le Der des Der français : Lazare Ponticelli



La Ville de Reims a dit au revoir à Lazare Ponticelli
Le dernier poilu de France s'est éteint à l'âge de 110 ans, le 12 mars 2008

Un hommage solennel a été rendu par la Nation aux combattants de la grande guerre ( 1914-1918)
C'est en présence de nombreuses personnalités que Monsieur Jean Louis Schneiter, Maire de Reims a déposé une gerbe au monument aux morts, outre les personnalités, un nombreux public était présent ainsi que des jeunes venus d'écoles rémoise, Madame Adeline Hazan assistait également à la cérémonie, madame Hazan, qui prendra ses fonctions de maire dans quelques jours, les rémois l'ayant élu au second tour avec plus de 56% des voix.

Après la sonnerie aux morts, et la lecture du message du ministre des anciens combattants, rendant hommage à toutes les victimes de cette guerre.
Lazare Ponticelli s'en est allé rejoindre les huit millions de victimes, le plus lourd tribu ayant été payé par la France.

Il reste à ce jour huit poilus dans le monde ( Britannique, Autrichien, Italien, Américain, Turc) le doyen des poilus est âgé de 111 ans , Henry Allingham, il est citoyen britannique né le 6 juin 1896.

Lazare Ponticelli
"Destin d'un homme Ordinaire"
Le Der des Der Français...

Il débarque Gare de Lyon, en 1906 à 9 ans, sans savoir ni lire, ni écrire, ni parler français.
Italien de naissance, né le 7 décembre 1897 à Bettola, , lorsque que la guerre éclate, en compagnie de son meilleur ami, les deux hommes déchirent un billet de 5 francs, chacun en emportant la moitié, se promettant de réunir le billet après la guerre et de fonder une entreprise, son ami sera fauché d'une balle aux champs d'honneur.

Les deux hommes s'engagent dans la légion étrangère, "la Légion garibaldienne" Lazare Ponticelli trichera sur son âge, il avait alors 16 ans, il combattra sur le front Soissons, l'Argonne, puis Verdun.
Il sera démobilisé en 1915, mais en tant que citoyen italien il sera contraint de rejoindre l'armée de son pays, qui combat les autrichiens.
En 1920 il est démobilisé, et revient en France.

Il crée avec deux de ses frères une entreprise de fumisterie, c'est aujourd'hui une multinationale, dans le domaine maintenance industrielle, puis précisément dans le nucléaire et le pétrole.

En 1939, il opte pour la nationalité française, lorsque qu'éclate la seconde guerre mondiale il tente d'incorporer l'armée française, mais jugé trop âgé et l'armée considérant qu'il sera plus "utile" dans son entreprise pour l'effort de guerre.
En 1942 il quitte la zone libre et revient à Paris, et s'engage dans la résistance.
Malgré ses états de service, Lazare Ponticelli restera un Homme humble, refusant les honneurs, Le Président de la République Jacques Chirac lui proposera des obsèques nationales , il les refusera, ce n'est que le 23 janvier 2008 qu'il finira par accepter mais à une condition demandant , qu'un hommage national soit aussi rendu par la Nation au huit millions de morts de cette guerre. Le Haut conseil de la mémoire combattante souhaitait inhumé le dernier poilu français au Panthéon, Il refusera.

"Si c'est moi le dernier, je dis non. Ce serait un affront pour les gens qui sont morts sans considération".
"Ils auraient dû faire ça avant que les gens ne soient morts et ne puissent plus parler"
L'annonce de son décès sera faite par la présidence de la République française, depuis l'Élysée.
La cérémonie de l'hommage rendu aux Invalides à Lazare Ponticelli est retransmise à la télévision, Toute les communes de France, rendront elles aussi un hommage au Huit million de victimes.

Il est inhumé dans la stricte intimité au cimetière d'Evry sur Seine

Chevalier de la Légion d'honneur
Croix du combattant 1914-1918
Médaille Interalliée 1914-1918
Médaille des blessés
Croix de Vittorio Veneto, Merito di Guerra

Lazare Ponticelli nous quitte le 12 mars 2008, le dernier poilu français, emporte avec lui la mémoire vivante de cette grande Guerre.

D.Dumon le 17 mars 2008, (reims-champagne-actu.com)