Gérard Rondeau l'Homme haut de la page
Gérard Rondeau ne se raconte pas, il se découvre...
Gérard Rondeau est né en 1953, à Châlons sur Marne, (aujourd'hui Châlons en Champagne), Congis l'a vu grandir ainsi que son frère Daniel (écrivain), puis il a résidé à Reims, une vingtaine d'années, notamment place Royale, avant de se réfugier dans un "écrin de verdure ", la vallée de la Marne. Ce photographe atypique a embrassé sa carrière de photographe, plus exactement les portraits il y a plus de vingt ans (voir le suspect habite au 23 rue de Tambour), lors d'une commande pour le Festival du roman et du film policiers de Reims..
Gérard Rondeau, est un fervent amoureux du verbe, du mot, puis un jour il a découvert le mot "Leica", avec ces cinq lettres, il nous écrit depuis les plus belles pages de ses livres....
Ce grand voyageur, de Paris à Rome, du Kosovo au Maroc, en passant par la Suisse ou encore la Belgique, reste toujours profondément attaché à la Champagne, sa Champagne.... Rondeau travaille sept jours sur sept avec une certaine nonchalance, il prend du temps au Temps... Mais Rondeau, est comme le champagne, il n'est jamais aussi travailleur que quand il "bulle"... Discret, trop discret, presque effacé, préférant l'ombre à la lumière, il construit bien à l'abri de sa tour, vieille de plusieurs siècles, ses livres....
On peut marcher des années à ses cotés sans apercevoir l'Homme....
La fenêtre était en espagnolette....
Silencieusement la fenêtre de son "Intérieur " s'entrebâille, là, l'ombre et une lueur blanchâtre se dispute les lieux, le halo éclaire presque en s'excusant le visage de l'Homme, Rondeau est là, droit, attentif, l'oeil au bord du déclic, il lance l'invitation, le voyage commence....
L'homme parle volontiers, avec des mots soigneusement choisis, des paroles parfois empreintes d'un humour tout en finesse, des phrases qui laissent transpirer des valeurs, ces valeurs simples, que l'ont dit "bourgeoises", ses valeurs.. Il aime le bel ouvrage, le travail, l'honnêteté et la franchise, apprécie les gens de paroles, ceux qui ne disent pas, mais font ; Rondeau donne du temps au Temps, mais c'est un homme d'action, curieux de tout, le désordre ordonné, structuré, fait partie de son univers ; Rondeau aime la simplicité, la vie.
Son monde
Un monde simple, dépouillé, nu, un monde en "deux teintes", noir et blanc, où la palette des gris s'exprime, un monde aux couleurs infinies....Le noir nous transporte avec sa violence, sa force, ses cris, sa pudeur, sa réserve...Le blanc, l'invisible des blancs, racontent, recèlent la candeur, l'émotion, les non dits, les espoirs....Et puis mélange de la force et du non-dit, du noir et du blanc, subtile alchimie, fragile équilibre, frêle frontière où naît le gris, les gris..La palette "gris" s'exprime, puissance contenue, sensibilité à fleur de photo, frisson des sentiments, dignité et respect, fierté et honneur, pas d'amour tapageur ni de pleurs attristants, simplement, tout simplement les couleurs de la vie..Le "gris", les gris, la couleur du noir et blanc, la vie et l'âme, le coeur des photographies de Rondeau....
Rondeau est un puzzle
L'homme parle peu de l'Homme, lâche ça et là, au fil des commentaires, au détour d'une interview, de la rédaction d'un article, de ses livres, de ses photographies, des bribes de sa personnalité, préservant jalousement son "Intérieur".
Alors je l'ai approché...de loin, le laissant se découvrir.. Touche après touche, j'ai écouté son regard, entendu ses silences... Je l'ai regardé vivre....
Rondeau s'en retourne, s'échappe....
Sans bruit, la fenêtre se referme, derrière la vitre la lumière s'estompe, Rondeau, le solitaire, "l'ours", le casanier s'en retourne vers sa chambre noire, dans son monde haut en couleurs, du regard m'offre un flash, un au revoir, un "à bientôt"...
Tandis que je laisse derrière moi, une grande pièce où crépite la cheminée, je traverse la cour de cette humble demeure, je croise le gardien des lieux, un grand marronnier, lui qui sait tant de chose, restera sur le Maître des lieux, muet.. Une légère brise me raccompagne jusqu'à l'entrée, devant moi les premiers rayons de lune caressent les flancs des coteaux, au fond la Marne dessine une allée bordée d'arbres... C'est du Rondeau...
(D. Dumon avril 2006)
Bibliographie haut de la page
1982 - Scènes de la vie tsigane, édit. Astrid, texte de Jean-Pierre Liégeois.
1984 - Chemin des Dames, édit. Résonances, texte d'Yves Gibeau, 1984.
1985 - Crime-Club, portraits de romanciers et cinéastes, édit. La Manufacture,
texte de Jean Vautrin, 1985.
1991 - Parcours roumain, édit. Bernard Barrault, texte de Jean Rolin, 1991.
1988 - Portraits d'artistes, 36 cartes postales, édit. Admira.
1990 - Trois cafés (New York, Reims, Rome), édit. Reflet.
texte de Jean Vautrin, .
1990 - Portraits champenois, édit. Reflet, texte de Daniel Rondeau.
1992 - Capitales oubliées : Vilnius, Riga, Tallinn, édit. Vilo,
texte de Danièle Sallenave.
1993 - Les égarements de Saint-Marceaux, coédit. Musée des Beaux-Arts
de Reims, Albedo, texte de Bernard Noël.
1994 - Jour et nuit (24 heures du journal Le Parisien), édit. Le Parisien.
1994 - Capitales oubliées : Sarajevo, édit. du Demi-Cercle, ouvrage collectif
1994 - Le silence et rien alentour, Bosnie-Herzégovine, Croatie, texte de
Zlatko Dizdarevic, édit. Actes Sud.
1995 - Sur les traces des Américains à Reims, édit. Musée de la Reddition
1996 - Oslobodenje, le journal qui refuse de mourir (Sarajevo),
édit. de La Découverte, texte de Zlatko Dizdarevic.
1996 - Les cathédrales de France, éditions de l’Atelier Graphique ,
texte d’Auguste Rodin.
1996 - Voyage en patrimoine, éditions Collège des Jésuites de Reims,
texte de Christian Caujolle.
1997 - Figures du Maroc, éditions EDDIF, 1997 (grand prix Atlas de la Création)
1999 - Strasbourg, éditions La Nuée Bleue, texte de Bernard Frank
1998 - Marelle-mémoire, éditions Marval, texte d’André Velter
1999 - C’est écrit, éditions La Nuée Bleue
1999 - Gérard Rondeau. Le Maroc. Hommage à Delacroix, coédition EDDIF/
Presses du Languedoc
2001 - J’ai sabré ce dernier siècle place royale, éditions Alibis.
2000 - Rebeyrolle ou le journal d’un peintre. Coll. Photogalerie.
Editions Ides et Calendes.
2001 - L’Abbaye de Fontevraud, éditions Robert Laffont,
préface de Chantal Colleu-Dumond
2001 - L’Echappée libre (Tour de France 2001), édition du Seuil
préface de Michel Onfray
2003 - Sur les lieux du regard. French Museums / Intimate Portraits
Editions Artha
2003 - Antonin Artaud à Vile-Evrard Editions Le temps qu’il fait,
texte d’Alice Becker-Ho
2003 - Les Fantômes du Chemin des Dames – Le Presbytère d’Yves Gibeau.
Editions du Seuil.
2004 - Voyages au Bénin, Editions L’Arganier .
2005 - Hors Cadre, RMN éditions, texte de Jean Clair et Christian Caujolle.
2005 - Missions (Médecins du Monde) éditions du Seuil
2006 - Chroniques d'un portraitiste : Gérard Rondeau 1986-2006 (Seuil)
Ses expositions haut de la page
- Galerie du Jour, Agnès B, Paris ;
- Musée de l'Elysée, Lausanne, Suisse
- Villa Arson, Nice
- Palais des Arts, Zagreb, Croatie
- Mois de la photo, Galerie Gilbert Brownstone, Paris
- Centre Le Botanique, Bruxelles, Belgique
- Festival du film et roman policier, Reims-Grenoble
- Mai de la photo, Reims
- Chapelle des Jésuites de Chaumont
- Musée national, Bucarest
- French Institute, FIAF, New York
- Théâtre du Rond Point, Paris
- Galerie Paris-Sarajevo, Sarajevo
- Musée des Beaux-Arts , Reims.
- Galerie de France, Rome
- Musée Eugène Delacroix, Paris
- Instituts français, Tanger, Fès, Meknès, Rabat.
- Galerie Jeanne Bucher, Paris
- Palais des congrès, Okinawa - Galeries FNAC
- Institut français, Sofia et Budapest.
- Maison Française, Ambassade de France, Washington
- Centre François Mauriac, Domaine de Malagar
- Rencontres européennes du livre, Sarajevo
- Institut français, Berlin, Istanbul, Singapour
- Galeries Nationales du Grand Palais, Paris (octobre 2005)
- Chroniques d?un portraitiste - éditions du Seuil 2006
31 octobre 2006 - 16 février 2007 à Paris au Lycée Louis-le-Grand
Rondeau et les Hommes haut de la page
ça va venir, patience....
Les films haut de la page
Gérard Rondeau est l’auteur :
Rebeyrolle ou le journal d’un peintre
(France 3 – Sodaperaga)
Durée 1h30
Edition Réunion des musées nationaux 2000.
Le Presbytère d’Yves Gibeau
(coproduction France 3 – Sodaperaga)
2005.
Rencontre haut de la page
C'était un soir d'avril 2006 à l'Hôtel des Comtes de Champagne à Reims....
La première fois que j'ai vu Rondeau, on ne s'est pas parlé, ni même serré la main.....
Dans une infime poignée de secondes, nos yeux se sont croisés, le temps s'est arrêté, nous étions face à face, malgré la foule qui nous happe, nous étions seuls, rien que lui et moi, suspendu dans l'espace, on s'est tout dit, on s'est compris, au second battement de cils nous avions pris rendez-vous... Rondeau c'était donc lui, cet homme élancé, au manteau long, à la mèche rebelle, au regard de lynx, cet Homme discret, presqu'invisible...Il ressemblait à ses photos, fugace, éphémère, et terriblement actuel...
(D. Dumon avril 2006)
Autres articles et témoignages haut de la page
Gérard Rondeau
Amateur d'histoires construites et d'ensembles cohérents, Gérard Rondeau travaille longtemps ses sujets : série de portraits d'artistes de Bucarest à New York, séries pour Le Monde , commande de la Direction des musées de France sur les trente-quatre musées nationaux, travail en cours sur les missions de Médecins du Monde, série de portraits de champenois anonymes, série sur le Patrimoine, suivi de la guerre en Bosnie, regard sur le Maroc en hommage à Delacroix, etc. Il collabore régulièrement au journal Le Monde et est représenté par l'agence VU (Paris).
Gérard Rondeau
La photographie vécue comme témoignage et comme action. Une oeuvre de mémoire sur le vif, avec des monuments revisités, musées déménagés dans un grand courant d’air, statues promises à l’envol mais aussi villes et visages ruinés, lieux blessés, zones en souffrance. Gérard Rondeau est autant le reporter de ce qui dure que le portraitiste de l’éphémère. Il sait donner du temps au fugace ou dilapider les siècles, saisir des instants de pierre, sculpter des destinées. Avec lui, pas de décors et peu d’acteurs, même au théâtre. Il préfère les coulisses à la scène, les répétitions aux représentations, les chantiers aux inaugurations. Ses images refusent tout effet de masque : elles se veulent au-delà du constat, du côté d’une révélation simple qui mesure le poids des éléments et l’évidence des êtres. Son monde en noir et blanc est un prisme sans spectacle, en quête d’une lumière secrète, d’un effroi, d’une ancienne rumeur.
Des Scènes de la vie tsigane (1982), à Hors Cadre – exposition présentée aux Galeries Nationales du Grand Palais (2005) en passant par Le Maroc, hommage à Delacroix (1999), Gérard Rondeau assemble des histoires, restitue des parcours qui passent par le Chemin des Dames, la Roumanie, des cafés de New York, Reims et Rome, des Capitales oubliées : Vilnius, Riga, Tallinn ou Sarajevo. Il publie avec Yves Gibeau, Jean Vautrin, Jean Rolin, Danièle Sallenave, Bernard Noël, Bernard Frank. Il réalise des séries pour le journal Le Monde, il est représenté par l'agence VU
André Velter
Portfolio haut de la page
Diaporama
(Vous trouverez ci dessous quelques clichés de Gérard Rondeau)
Remerciements haut de la page
D. Dumon remercient Monsieur Gérard Rondeau pour son aide apportée, notamment pour la mise à disposition des photographies, documents, textes, ainsi que le temps qu'il a consacré à répondre à mes interrogations.
Un grand merci à Marie et à Sylvie pour l'acheminement via internet des documents.
Un grand merci à toutes celles et ceux qui m'ont apporté des informations précieuses dans la réalisation des articles..
Mentions légales haut de la page
Les photographies contenues dans cette page sont la propriété exclusive de Gérard Rondeau, toutes reproductions, même partielle est interdite, si vous désirez ces clichés adressez vous à l'agence VU
Cette page a été conçue avec l'aimable autorisation de Monsieur Gérard Rondeau.
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