Reims : Toute l'information rémoise et champenoise

 


vendredi 22 février 2008

François Matton

Exposition du 11 février au 31 mars 2008


Centre de créations pour l'enfance
Tinqueux
François Matton
Horaires d'ouverture :
9h - 12h / 14h - 18h30 du lundi au vendredi
et sur rendez-vous pour les groupes
Entrée Libre - réservation indispensable pour les groupes



SOUS TES YEUX

L'exposition "Sous tes yeux" regroupe 56 dessins tirés du dernier livre de François Matton paru aux éditions P.O.L. Les dessins de cet album sont une invitation à entrer dans une relation amoureuse avec ce qui nous entoure. Il ne s'agit pas d'un récit, mais plutôt de chroniques poétiques. L'aventure est avant tout celle d'un regard qui interroge tout ce qui se tient juste là, devant nous, devant toi, « Sous tes yeux ».
C'est aussi l'aventure du dessin et de l'écriture mêlés intimement pour embrasser la présence au monde (on pourrait parler de haïkus graphiques).
En regardant ce qui nous entoure avec le crayon en main, on approche les choses de très près. Si près parfois qu'on les perd de vue – ou qu'on se perd en elles, jusqu'à la folie.
Il est donc également question de la folie dans ces pages. Mais d'une folie douce, joyeuse. Une perte de soi pour une plus grande présence de tout.
Pas étonnant alors que cet album évoque tour à tour un bréviaire pour une vie meilleure, un manuel de survie pour robinsons citadins, un recueil de micro satori et de mini incidents, un agenda pour temps suspendu, un bloc-notes pour vues imprenables de sites modestes...
Bref: une invitation au voyage immobile.

François Matton est né à Paris en mars 1969.
Enfance heureuse et insouciante perturbée par de violentes crises d’asthme.

Bon élève dès la maternelle (bien qu’un peu effacé), il le restera jusqu’à la fin de ses études aux Beaux-Arts de Reims et de Nantes.

Vivant de peu, se contentant d’un rien, son existence frappe par son absence totale de faits remarquables : aucun voyage à l’étranger, aucune aventure amoureuse, aucune rencontre fondatrice, aucune ambition sociale, nulle tentative de sortir de l’ordinaire.

Il passe beaucoup de temps dans les bibliothèques municipales à feuilleter tout ce qui lui tombe sous les yeux : de vieux romans jaunis, des guides de voyage aux quatre coins du monde, des récits d’aventures exaltés, des bandes dessinées écornées, des ouvrages mystiques, des livres de recettes.

Mis à part de fréquentes promenades non loin de chez lui, son principal plaisir consiste à rester seul dans son appartement à ne rien faire. Il a d’ailleurs pour cela une disposition qui, pour le coup, semble exceptionnelle. C’est un peu comme si ne rien faire coïncidait chez lui avec le plus grand sentiment d’être.

Être quoi ? Essentiellement rien – et c’est de cela qu’il tire sa joie.
Autrement dit : une perte de soi pour une présence de tout.
Cette ouverture le pousse à dessiner ce qu’il appelle « les infinies manifestations du même ».
Par sa pratique du dessin, liée à l’écriture, il recueille tout ce qu’il perçoit : le plus proche comme le plus lointain, le plus trivial comme le plus noble, le plus grave comme le plus léger. Tout vient se placer sur sa feuille sans aucune hiérarchie. Tous les registres se mêlent joyeusement, ce qui donne lieu à de curieuses rencontres.
C’est ici que commence et finit la seule curiosité d’une existence des plus effacées.
(« Même pas vrai ! »)

Centre de créations pour l'enfance
8, rue Kléber - 51430 Tinqueux
03.26.08.13.26
contact@danslalune.org
www.danslalune.org

Le Centre Culturel est subventionné par la ville de Tinqueux, le ministère de la Culture, Direction Régionale des Affaires Culturelles, la région Champagne-Ardenne et le département de la Marne.

jeudi 21 février 2008

La place Royale à Reims

La place Royale de Reims, une ouverture sur l’espace et sur l’histoire de la ville




Du lundi 4 février au vendredi 2 mai 2008, les Archives municipales et communautaires de Reims proposent une exposition consacrée à la place Royale de Reims du XVIIIe au XXe siècle.

Au cœur de la Ville, au cœur de l’histoire
L’exposition constituée de documents, originaux pour la plupart, retrace l’histoire de cette place, des débuts de sa construction au XVIIIe siècle jusqu’à sa rénovation en 2000-2001. Plans et images gravées de grand format datant du XVIIIe siècle, de nombreuses cartes postales datant de la fin du XIXe siècle à nos jours, correspondance, contrats et états de dépenses, et enfin, les dessins aquarellés des lanternes permettent d’évoquer l’histoire de la place Royale.

Considérée comme l’emplacement central de la ville de Reims, la place Royale est traversée par l’axe gallo-romain du cardo qui relie la porte Cérès à celle de Paris. De sa création jusqu’à sa rénovation, elle est le siège d’événements marquants de l’histoire de la ville. En la rebaptisant à plusieurs reprises, les institutions en place ont voulu marquer ainsi les moments forts des régimes qui se sont succédés, y apposant les symboles de leur pouvoir ou de leurs idéologies. Mais la place chère au cœur des Rémois a pu garder son aspect originel et reprendre son nom afin de sauvegarder cette trace de son histoire.

Archives municipales et communautaires de Reims

6 rue Robert Fulton, B.P. 1059, 51682 REIMS Cedex 02
Tél. : 03.26.47.67.06
Ouverture : du lundi au vendredi, de 9h30 à 12h00

et de 14h00 à 17h30 (17h00 le vendredi)

Une initiative du gouvernement royal
« Jusqu’au début du XVIIIe siècle, le quartier du Grand Credo, près de la cathédrale, est constitué de vieilles maisons et de ruelles étroites, très encombrées. Le projet de réaménagement de ce quartier naît d’une initiative du gouvernement royal menée par le conseiller d’Etat Trudaine qui voulait réorganiser le réseau routier du royaume et faire aligner les rues des villes qu’il traversait. »

Un réaménagement pour lutter contre les accidents, incendies et pour fluidifier la circulation
« Le quartier du Grand Credo était encombré par les nombreuses maisons qui le constituaient et ses rues tortueuses et étroites occasionnaient des accidents, une gêne de la circulation et une peur de l’incendie. Un extrait des registres du Conseil d’Etat du 20 mai 1755 précise que le « grand credo qui occupe le Centre de Cette ville, et qu’en est la partie la plus peuplée et la plus commerceante dans lequel quartier la voye publique est Souvent embarassée et Entierrement Impraticable aux voitures le public en ressent depuis longtems les Inconvéniens » car « les voitures qui vont de Paris sur la frontière de Champagne dont le nombre est considerable sont obligées de passer par ce mesme quartier ou Il leur arrive souvent de facheux accidens ». 

Un carré presque parfait pour une place dédiée au Roi Louis XV
« Pour réaliser ce projet imaginé par le lieutenant des habitants Louis Jean Levesque de Pouilly et réalisé par son successeur Jean-François Rogier, la Ville fait appel à Jean-Gabriel Legendre, ingénieur du Roi des Ponts et Chaussées, qui dresse le plan de la place Royale sous la forme d’un carré presque parfait de 38 toises sur 33, de style architectural unique, avec en son centre la statue de Louis XV. La place est dédiée au souverain en souvenir du financement qu’il avait accordé à la ville pour l’installation des fontaines dans les différents quartiers. Les plans prévoient également l’alignement des rues Bertin et Trudaine et la création de la rue Royale (rue Colbert), passant par la place des Marchés (place du Forum) en direction de l’hôtel de ville. L’état des dépenses à débourser pour l’achat des maisons à démolir, du 31 mai 1756, atteste la somme à 630 000 livres tournois. Pour financer ce projet, la Ville fait appel à la générosité du Roi qui lui accorde une partie des octrois perçus par le fermier des aides, à hauteur de 15 000 livres tournois pendant 42 ans à compter du 1er octobre 1756. »

Un projet qui n’emportait pas l’unanimité
« Un conflit opposa le Conseil de Ville à l’archevêque, au chapitre, aux marchands ainsi qu'à des propriétaires qui contestèrent l’emplacement de la place Royale dans le quartier du Grand Credo. Ils jugeaient le projet trop onéreux et pensaient que le choix de cet emplacement engendrerait des dommages irréparables pour le commerce. Ils préconisaient d’installer la place Royale au niveau de la Croisée de la Couture (croisement de la place d’Erlon et de la rue de Vesle), ou de préférence, à la Croix Saint-Victor (carrefour des rues de Vesle, Saint-Denis, aujourd’hui rue Chanzy et de la Vieille Couture, l’actuelle rue Talleyrand), pour permettre de faire une place circulaire qu’ils jugeaient plus agréable qu’une place carrée. Un arrêt du Conseil d’Etat du 7 septembre 1756 débouta l’archevêque et le chapitre et ordonna la construction de la place Royale dans le quartier du Grand Credo. »

Les sculptures placées au centre de la place
« Trois traités sont signés, les 3 février 1756, 18 décembre 1758 et 16 juin 1761 entre la Ville de Reims et Jean-Baptiste Pigalle, sculpteur du Roi, pour la réalisation de la statue pédestre en bronze de Louis XV, suivant un modèle agréé par le souverain. A l’origine, le plan de Soufflot prévoyait une place à demi circulaire et à pans coupés qui plaçait la statue dans une niche avec bas-reliefs dans la façade de l’hôtel des fermes. Par arrêt du 8 septembre 1758, la forme carrée est adoptée et la statue placée au centre sur un piédestal composé de deux figures. La première représente une femme symbolisant la douceur du gouvernement, tenant d’une main un gouvernail et conduisant de l’autre un lion en liberté. La seconde exprime la félicité des peuples sous les traits d’un homme se reposant sur un ballot de marchandises, avec à ses pieds une bourse ouverte et un loup et un agneau dormant ensemble. Les armes du Roi et de la Ville sont apposées sur le piédestal ainsi que deux inscriptions :

« A Louis XV – Le meilleur des Rois – qui par la douceur de son gouvernement – Fait le bonheur des peuples – 1765.»
« De l’amour des François éternel monument – Instruisés à jamais la terre – Que Louis dans nos murs jura d’être leur père – Et fut fidèle à son serment.»
« Erigé par la ville de Reims en M. DCC. LXV.
M. Sutaine étant lieutenant
M. Coquebert, vice-lieutenant
M. Clicquot, prévot
M. Clicquot-Blervache, procureur du Roi syndic.»
La statue de Pigalle est inaugurée en grande pompe du 25 au 27 août 1765. »

Les aléas de l’histoire « Par délibération du 13 août 1792, le Conseil général décrète que « les monuments qui indiquent encore le despotisme sous lequel le peuple français a été trop longtemps tenu asservi doivent disparaître et de ce nombre est la statue de Louis XV qu’ils croient prudent de retirer si l’on veut éviter des excès auxquels on pourrait se porter ». Deux jours plus tard, la statue du souverain est démontée et le bronze vendu.

Le 23 octobre 1792, à l’occasion des fêtes célébrant la libération du territoire et l’entrée de l’armée française à Longwy, une statue de la Liberté transportée sur un char de triomphe et accompagnée de La Marseillaise est posée sur le piédestal qui avait auparavant soutenu le souverain. C’est une statue de pierre représentant une vierge tenant dans sa main droite une pique surmontée d’un bonnet rouge et dans sa main gauche un bouclier sur lequel est écrit « La Loi ». A cette occasion la place est rebaptisée place de la Liberté. Les lieux prendront ensuite le nom de place du Peuple, place Nationale, place Impériale avant de retrouver le nom initial de place Royale.

Le 10 août 1793, afin de célébrer la fédération républicaine, la statue est remplacée par une pyramide triangulaire surmontée d’une Renommée, parée d’inscription relative à la Révolution, financée par les souscriptions des citoyens.

Le 6 octobre 1793, le citoyen Philippe Rühl, représentant du Peuple dans le département de la Marne, choisit cette place pour convoquer les élus locaux afin qu’ils lui apportent le lendemain la Sainte Ampoule, pour qu'il puisse la détruire. Le jour suivant à 14 heures, Rühl se rend place Nationale accompagné de six membres du Conseil, des administrations du District et de quelques habitants. Il retire la fiole de son reliquaire et la brise sur le piédestal de la statue de Louis XV.
Il faut attendre la Restauration de la Monarchie pour revoir Louis XV trôner au milieu de la ville. Le 1er mars 1816, le sculpteur Pierre Cartellier propose un devis au Maire de Reims, Ponce-Jean-Nicolas Ponsardin, qui le valide le 11 février 1818. Une souscription est ouverte pour la financer. Elle est inaugurée le 25 août 1819. En 1848, il est projeté de remplacer la statue de Louis XV par une autre de Jean-Baptiste Colbert. L’idée est abandonnée et c’est bien la statue de Louis XV de Cartellier que l’on peut encore admirer aujourd’hui.

La place Royale a été plusieurs fois menacée par les régimes successifs, les événements ou les travaux. Au début du XXe siècle, la place est remise en état après les modifications du socle de la statue et l’enlèvement de la grille nécessaire à l’électrification du tramway. Pour pallier à d’éventuelles destructions ou transformations, un jugement du 18 janvier 1904 du juge de paix du deuxième canton de Reims fixe les règles impératives de construction de la place, édictées par l’arrêt du Conseil du roi du 20 mai 1755. Cette décision est appuyée par différentes mesures de classement aux Monuments historiques, notamment dans les années 1920 (façades de certaines maisons) et dans les années 1950 (des façades, le sol et le monument). »

Jusqu’en 1960, reconstruction des bâtiments touchés par les bombardements de 1914
« La place Royale est réellement achevée avec l’édification du dernier bâtiment par la Société générale qui l’inaugura le 26 mai 1912. Mais le 19 septembre 1914, la place est en grande partie détruite par les bombardements. La sous-préfecture est reconstruite en 1930 par l’architecte Max Sainsaulieu, derrière l’ancienne façade de l’hôtel des fermes et est inaugurée en 1935 par le président de la République Albert Lebrun. Entre ces deux institutions, le bâtiment devenu privé avait été occupé par l’ancien café de la Douane, puis en 1907 par le magasin des Primes des Docks Rémois.
L’hôtel des Postes (aujourd’hui le bureau de Poste Reims - Cérès) est reconstruit par l’architecte François Le Cœur, qui adapte l’architecture moderne de l’aile du bâtiment donnant sur la place Royale. Les derniers immeubles sinistrés par la guerre sont rebâtis dans les années 1960.

En 2000-2001, une politique de restauration permet de redonner tout son éclat à cette place qui retrouve ainsi son agencement et ses lanternes en forme de coq. »
(Dossier : Carine MANIGOT)